Assurer un logement insolite | Habitassure.fr

Avoir un logement, c'est bien. Avoir un logement insolite c'est mieux. Loft, péniche, yourte, mobile home, caravane, van, container, cabane dans les arbres ou « tiny house », depuis quelques années le très prisé loft connaît de la concurrence en matière d'habitation originale, décalée et hors normes. En cause, la flambée des prix de l'immobilier, des budgets qui s'étiolent, le désir de revenir à une vie plus saine, de se distinguer dans un monde individualiste … ou juste de réaliser un rêve d'enfance.

Quoiqu'il en soit, le nombre des demeures surprenantes augmente, captant l'attention des média … et des assureurs. De fait aussi déconcertant soit-il, ce choix de logement n'échappe pas aux obligations de garantie, bien au contraire puisqu'il s'agit très souvent de détourner un univers de sa fonction initiale, d'où dangers accrus. Comment alors se prémunir efficacement ?

Un logement insolite … mais encore ?

Atypique, nomade, hors normes, étrange, extravagant, le terme « insolite » englobe de nombreuses nuances, pas forcément rassurantes quand on évoque les risques qui s'y rattachent dans le cadre d'une habitation de ce genre. Pour s'y retrouver les assureurs opèrent une classification spécifique. Ils distinguent :

  • les habitations résultant du détournement de locaux dits « professionnels » (ateliers, bureaux, usines, garages, granges, …)
  • les logements sans fondations fixes, qui peuvent par définition évoluer, bouger dans l'espace, ainsi les caravanes, péniches, roulottes, …

S'ils sont soumis aux normes d'assurance classique qui impliquent la responsabilité civile, le dommage aux biens, l'incendie, le vol, et les autres incontournables de la « multirisques habitation », ces habitations présentent la particularité d'accroître la portée des risques, de par leur identité exceptionnelle.

Les problèmes de l'atypique

La répartition opérée par les professionnels est intéressante car elle souligne des menaces implicites qui nuancent les risques traditionnels pesant sur un logement. En effet le lieu de vie atypique n'est à la base pas conçu pour ça, il suppose donc de gros travaux d'adaptation souvent réalisés par les propriétaires eux-mêmes, et pas forcément en respect des normes, d'où risques d'accidents, de sinistres multiples depuis l'incendie facilité par des matériaux non traités au dégât des eaux occasionné par la réserve du camping car éventrée suite à un choc routier par exemple.
Autre souci évident dans le cas des habitations nomades, elles sont plus sujettes aux cambriolages, et aux intempéries climatiques. Une yourte ou une tente vont subir de sévères déboires en cas de tempête ou d'inondation. S'il est fixé géographiquement, un garage transformé en loft, de par sa surface, multiplie les points d'entrée par effraction. Il est clair que n'importe quel assureur va se montrer extrêmement vigilant et exigeant en amont de toute éventuelle contractualisation.

Comment organiser une assurance efficace ?

Ces logements sont extrêmement réglementés. Ainsi une péniche doit être immatriculée, il faut une autorisation pour la faire naviguer, et pour l'amarrer. De même l'aménagement d'un hangar implique un permis de construire délivré par la mairie, qui valide ainsi la possibilité de transformer le lieu, transformation qui doit aussi s'opérer en accord avec une éventuelle copropriété. Quant aux caravanes, roulottes et autres véhicules aménagés, on les considère comme des logements saisonniers, du coup il faut vérifier s'il est permis d'en faire un espace de vie quotidienne, sachant qu'ils ne peuvent rester plus de trois mois sur un site qui n'est pas dédié au camping.

Les assureurs tiennent bien sûr compte de ces paramètres dans le calcul des cotisations et des franchises. Il leur faut donc une visibilité très claire sur la situation, les travaux effectués et la conformité aux normes, les papiers officiels, les autorisations, les expertises des biens également qui permettent d'ajuster la valeur exacte des propriétés à garantir.

Le mieux est de faire le point avec le conseiller en amont du projet, de comparer les offres, de faire venir les professionnels sur site pour qu'ils observent d'eux-même. Prenez des photos, gardez des traces des aménagements effectués.

Et n'oubliez pas un point essentiel : certains de ces logements, parce qu'ils sont encore décalés ne sont pas gérés par une législation précise, aussi sont-ils très difficiles à prémunir. C'est le cas des yourtes, et de fait les tarifs peuvent s'alourdir en conséquence.