Hausse des assurances Habitation 2020 : quelles solutions pour les locataires ?

Chaque mois de janvier marque l'augmentation des loyers, cette année d'une moyenne de 0,37 %. Mais les locataires ont à gérer une autre hausse, celle des assurances Habitation, qui grève un peu plus leur budget. Pourquoi cette montée conséquente ? En quoi les locataires sont-ils impactés ? Comment réagir pour contourner le problème ?

Des assurances en hausse notable

C'est le grand constat du début de cette année, répercuté par la presse au Top 10 des augmentations du coût de la vie : le tarif des assurances s'est globalement alourdi, avec un boom de 4,2 % pour les garanties liées à l'habitation ainsi qu'en réfère l'indice IPAP de janvier 2015.

À cela les assureurs invoquent plusieurs raisons : l'inquiétante récurrence des catastrophes naturelles, légitimée par les terribles inondations de 2014 qui ont dévasté une partie du sud de la France ; la poussée très nette des accidents corporels, 1,7 % de plus qu'en 2013, ce qu'on n'avait plus vu depuis une vingtaine d'années. S'y ajoute la lente mais irrépressible montée des sinistres du quotidien.

Recensés par le bilan de la Fédération Française des Sociétés d'Assurance, ces paramètres ont engendré une explosion des indemnisations de 1,8 à 2,2 milliards d'euros rien que pour la prise en charge des risques liés aux inondations, alors que le niveau de compensation s’élevait à 1,5 milliards depuis deux décennies. C'est donc à juste titre que le président de la Fédération Bernard Spitz parle d'année de rupture. Dans cette perspective, toutes les assurances sont revues à la hausse, en premier lieu l'assurance Habitation, ... malgré la chute de 6 % du nombre de cambriolages en 2014.

Les locataires concernés au premier chef

En effet ces derniers ne peuvent prétendre à la location sans assurer le logement qu'ils vont habiter. Tous les bailleurs l'exigent, pour protéger leurs biens immobiliers. Il faut y ajouter l'option « Risques locatifs » qui protège des sinistres type incendie ou dégâts des eaux mais ignore la protection d'autrui couverte par le « Recours des voisins et des tiers ». Quant à l'immeuble en lui-même et ses dépendances, ils ne sont pas garantis par ces produits, idem dans le cas des biens personnels et mobiliers qui supposent encore un autre type de garantie.

Afin de se prémunir les locataires optent généralement pour une formule « Multirisques », déjà très complète et établissent les extensions à ajouter en fonction de leur situation. Or c'est l'assurance « Multirisques » qui augmente de manière conséquente en cette année. Dans le cas des locataires, elle suppose le choix d'autres garanties dont le montant est aussi en augmentation ; or très vite les obligations s'accumulent, enclenchant la valse des extensions, … et l'accroissement de la cotisation à verser.

Quelles solutions adopter ?

Il existe plusieurs pistes pour amortir cette hausse et équilibrer son budget :

  • conserver les franchises obligatoires comme la responsabilité civile et résilier les options accessoires, ainsi le dépannage de l'électro-ménager qui est peut-être pris en charge par la garantie du fabricant ;
  • recalculer la valeur des biens assurés qui souvent est en deçà du montant prévu par les assurances, ce qui alourdit forcément votre cotisation sans vous rembourser de manière efficace.
  • changer de contrat le cas échéant, comme vous y autorise désormais la loi Hamon effective depuis le 1er janvier 2015.

Aussi reprenez votre police dans le détail, ciblez les points qui pourraient être allégés, les extensions dont vous n'avez pas réellement besoin. Et comparez votre garantie avec celles de concurrents, quitte à les rencontrer directement afin d'obtenir leurs avis et leurs devis, avant de vous décider pour la solution la moins onéreuse.