Assurance habitation : faut-il toujours aller vers le moins cher ?

Parmi les augmentations conséquentes du début 2015, les médias ont largement souligné celles des assurances habitation, de l'ordre de 4,2 %. Cette hausse a alourdi le budget des locataires tenus de garantir leur logement aux yeux de la loi, comme des propriétaires désireux de protéger leurs biens immobiliers. Avec dans le même temps l'entrée en vigueur de la loi Hamon qui autorise la résiliation d'un contrat d'assurance en cours, c'est donc la ruée sur les sites comparatifs spécialisés pour déterminer l'offre la plus économique, histoire d'alléger la facture.

Or le moins cher à nos yeux ne l'est pas forcément dans la logique d'un assureur ; aussi il convient de ne pas être aveuglé par des propositions certes alléchantes mais au final décevantes quand il s'agit de se faire indemniser suite à un sinistre. Clauses spéciales, extensions multiples, nuances dans les définitions, exclusions particulières, nous avons maintes fois traité des subtilités du contrat d'assurance habitation ; au moment de faire des économies, il convient dans ce secteur de prendre en compte plusieurs facteurs avant de trancher.

Les produits proposés : trois univers distincts

Si les polices évoluent d'agence à agence, elles se répartissent en trois segments ainsi délimités :

  • Les formules simples dites de base proposent les garanties essentielles selon un coût en apparence minimum mais qui ne vous prémunit pas de tous les sinistres, loin s'en faut ; les franchises, ces sommes qui restent à votre charge, seront importantes.
  • Viennent ensuite des produits plus complets, les grands classiques de la fameuse « Multirisques habitation », avec un socle de garanties variées et tout un ensemble d'extensions envisageables, les cotisations sont plus importantes mais la prise en charge est plus large.
  • Le dernier échelon englobe les packs de luxe, onéreux, mais qui insèrent par exemple le « Rééquipement à neuf » indemnisant les biens mobiliers détruits à hauteur de leur valeur initiale là où les autres formules calculent à partir de la valeur à neuf en ôtant un indice de vétusté.

Comment se calcule le coût d'une assurance ?

De 50 € à 120€ par an en moyenne, la fourchette des tarifs est large, et l'on y trouve de tout. Le prix varie selon que vous assurez un appartement ou une maison, que vous êtes locataire ou propriétaire, que votre foyer est neuf ou ancien. Pour vous y retrouver et comparer convenablement, il vous faut prendre en compte le rapport entre niveau de garantie, montant de la cotisation et chiffrage de la franchise.

Payer 10 euros par mois semble raisonnable mais si en contrepartie vous n'êtes pas couvert concernant le dégât des eaux qui est l'un des plus communs et des plus coûteux à réparer, vous perdez au change.

Car si cette catastrophe survient, détruisant votre habitacle et celui de vos voisins, vous devrez régler les dégâts de votre poche en une fois, sans certitude d'avoir la somme à disposition, d'où endettement, ce qui coûtera beaucoup plus cher qu'une cotisation certes élevée mais qui offre une garantie plus complète.

Les paramètres importants pour analyser un tarif

Pour cerner si l'assurance qui vous intéresse est vraiment intéressante au niveau qualité/prix, il va donc falloir en décortiquer la logique en fonction de vos propres besoins. Dans cette perspective, repérez bien les couvertures proposées … et leurs limites. Regardez si la cotisation est chiffrée à l'année ou au mois, et vérifiez que les deux sommes correspondent. Repérez les plafonds de remboursement, le taux de la franchise, et comparez avec le tarif afin de voir si c'est réellement valable.

Consultez par ailleurs les extensions dont vous pourriez avoir besoin et leur coût. Certains assureurs les incluent dans l'offre initiale quand d'autres font payer l'ajout. Informez-vous des services rattachés à la garantie (dépannage, assistance juridique, …) ; renseignez-vous afin de déterminer si les sécurités proposées ne font pas doublon avec d'autres contrats, ce qui allégerait le budget. Une fois votre recherche effectuée rencontrez les différents conseillers et posez-leur vos questions, discutez de ce qui peut être revu à la baisse.